Que va changer le grand Paris express?
Le projet du Grand Paris Express, que vous soyez parisien ou francilien vous en avez déjà entendu parler. Originellement prévu pour les Jeux Olympiques, le chantier sera achevé en 2030. Que va-t-il changer dans le paysage urbain et la mobilité en île de France? Mieuxqueparis.com est allé chercher les informations pour vous éclairer sur le sujet.
Quelques chiffres
Un tel projet peut être compliqué à appréhender. Mais ne vous inquiétez pas, mieuxqueparis.com a réuni les chiffres à retenir.
Le Grand Paris Express, c’est 68 nouvelles gares qui traverseront 153 communes d’Ile-de-France pour transporter aux alentours de 3 millions de personnes par jour. Dès lors, environ 90% de la population francilienne sera à moins de 2 km d’une station sur laquelle les métros et tramways s’enchaîneront toutes les 2 ou 3 minutes. Le Grand Paris c’est aussi et surtout, la création de 4 nouvelles lignes de métro et la réduction du temps de trajet d’environ 20 à 40 minutes pour des distances de plus de 30 km. Ces nombreuses rénovations et créations verront donc le jour en 2030 après un investissement estimé à 36,1 milliards d’euros.
Paris se rapproche de sa périphérie
Paris ne cesse de pousser les limites de ses propres frontières. Certains touristes ne sauraient peut-être plus faire la différence avec ses villes limitrophes. Les principaux centres d’activités se décentralisent de plus en plus de Paris intra-muros pour s’installer dans toute la région Ile-de-France. De plus, malgré une baisse du nombre de parisiens, la population francilienne continue de se développer. On compte en effet 250 000 habitants de plus entre 2015 et 2021 selon l’INSEE.
Les autorités ont alors réfléchi le projet du Grand Paris Express comme l’avaient fait leurs prédécesseurs du SDAURP (Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Parisienne) en 1965 avec la création du Réseau Express Régional (RER) notamment.
Tous partagent l’ambition de rendre le quotidien de ces citadins le plus confortable possible, tout en élargissant les frontières de la capitale et en imaginant un développement nouveau de sa banlieue.
Pour réaliser ces aspirations, de grands changements ont été faits. Parmi eux, l’accès aux facilités de part et d’autre de la capitale. Aussi, en guise d’exemple, alors qu’il faudrait aujourd’hui environ 50 minutes pour rejoindre l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle ou celui d’Orly à partir de la Défense, il ne faudra guère plus de 35 minutes une fois que le chantier sera achevé. Les typologies même des gares ont été soigneusement choisies pour correspondre à leur fonction. Elles s’intègrent dans cinq catégories:
– Les gares «piranésiennes», les plus profondes et celles avec le plus de vie commerciale.
– Les gares-paysages pour aérer la région, construites avec l’idée de ville-nature.
– Les gares-passages, pour les usagers et les habitants, proches d’établissements médicaux, culturels ou sportifs.
– Les gares-ponts et les gares aériennes, qui rejoindront les rares déjà existantes à Paris.
– Les gares qui “renforcent des « hubs» de mobilité»
Une nouvelle capitale
Le projet du Grand Paris Express cache en réalité une plus grande aspiration. Comme nous venons de le constater et à l’image de nombreuses capitales européennes, Paris s’élargit. Nous pouvons même imaginer que Paris intra-muros ne sera que le centre-ville historique d’une ville plus grande et plus espacée d’ici quelques décennies.
Les bâtisseurs du « chantier du siècle » ont alors l’idée de créer des nouveaux quartiers, des nouveaux espaces publics en y insérant notamment des aires de verdure importantes. Michel Devigne, paysagiste et visage de la structuration du Grand Paris Express souhaite recréer des espaces communautaires aérés en prenant exemple sur nos pays voisins. Pour ce faire, il imagine la renaissance de certains quartiers, portée par la rénovation totale de leur gare.
C’est alors qu’une logique architecturale et urbaniste, déjà utilisée, entre en compte dans la conception de ces nouvelles stations ferroviaires. En effet, les architectes et urbanistes ont très rapidement compris qu’une mise en valeur des lieux de passage si fréquentés était de rigueur. En France, à l’occasion de la création du réseau express régional, on opta pour des gares dites « cathédrales » véritables prouesses architecturales. Dans d’autres pays, comme à Moscou en 1935, on fit descendre l’art dans les souterrains.
Le Grand Paris Express entre en résonance avec ses décisions passées et se réfléchit autant sous le joug d’une architecture moderne qu’artistique. «Il n’y a pas un modèle unique d’équipement reproduit tout au long des lignes, mais une architecture spécifique qui colle à chaque lieu. » décrit l’exposition temporaire sur le métropolitain à la cité de l’architecture de Paris avant son étalage de L’«archipel du Grand Paris » représenté par un «panorama de 16 gares qui, par leur typologie, donne la mesure de la diversité des situations urbaines dans la métropole. ». Dans la poursuite de ce but, le projet comprend 66 associations en tandem d’architectes et d’artistes dont 39 travaillent déjà aujourd’hui.
Claire Le restif, directrice du Centre d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine (CRÉDAC) constate aussi que «Paris s’est rapprochée de son territoire de proximité». À son sens, ce rapprochement est l’occasion de rendre la capitale plus moderne en s’éloignant de son image de «ville musée». Ce sont 25 artistes français et 18 internationaux qui œuvrent à la réalisation de ces demandes décisives pour l’accomplissement total du «chantier du siècle».
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